Les œuvres de Baptiste Verdoliva inventent des territoires.
L’œil a pour unique guide un tracé régulier qui constitue à la fois un point d’ancrage et une direction à suivre. Point de repère dans ces espaces qui parfois semblent se dilater, tant ce qui est montré suggère d’autres possibles pourtant encore insoupçonnables, inimaginables. Jamais courbée, la ligne s’étale, dévale, coupe et découpe l’immensité dessinant des intervalles à explorer qui deviennent lorsqu’elle s’interrompt, interstices, recoins à défricher ou même à déchiffrer.
Tentative de quadrillage pour conjurer le vertige de l’infini, écrire l’absence, interrompre le fil de la pensée pour qu’enfin quelque chose advienne qui pourrait dérégler une voie toute tracée.
Ouvrir une brèche.
Quelle est cette forme qui sans cesse revient, resurgit, nous fait face, nous arrachant à la rêverie, comme un cadre qui concentrerait et rapporterait en son sein un peu de blancheur et de vide venus d’on ne sait où ?
L’espace créé est lui-même entrouvert. Redoublement de l’interruption qui paraît n’aspirer d’emblée qu’à recomposer son unité.
Arrêt sur image, face-à-face, vers l’affrontement ou la rencontre ?
Marie-Pierre Gantzer – mars 2011 –
« L’objet profond de l’artiste est de donner plus qu’il ne possède. » Paul Valéry. « Cahiers »