Liée à la notion de jeu, et fonctionnant sur le principe du Cluédo, La pièce manquante est une exposition qui prend la forme d’un récit-enquête au sujet d’une disparition ; il s’agit d’une énigme essentiellement racontée avec textes et photographies. Les images de l’enquête sont réalisées dans un théâtre. Nicolas Pinier -avec le plaisir non dissimulé propre à l’enfance de la transformation et du travestissement- interprète différents personnages impliqués dans l’histoire : un metteur en scène imaginaire, un coach sur de lui, un comédien hypothétique, un enquêteur soupçonneux…. Une dimension ludique pour cette exposition où la quête de cette énigme, la recherche d’indices, les multiples visages de l’artiste au travers des différents personnages qu’il incarne, renvoient également à la question de l’identité. Performances de l’artiste plasticien et interprète comédien se rejoignent dans ce travail de mise en scène : «activité loufoque à tendance poétique instillée dans un réel décontenancé… Car l’artiste -écrit Bénédicte Ramade- part toujours du projet pour aller vers le travail, il est la cheville ouvrière cruciale du processus, l’élément moteur indispensable. Nicolas Pinier est un prestataire de service non pas un chef d’entreprise (…). Son infiltration dans le réel se fait à rebrousse-poil, à partir d’activités «basées sur des histoires vraies», mais dont le champ d’action a été déplacé. Pinier n’est pas Buster Keaton et ne joue pas le burlesque : il travaille pour le bien de tous en vrillant le cours des choses.»